Histoire et Culture du Libre

Le domaine Publique



1. Notion de bien Public :

Un bien public est, en science économique, un bien ou un service dont l’utilisation est non-rivale et non-exclusive.

Ainsi le contrôle des épidémies ou la défense nationale sont des archétypes de bien public. La biodiversité est un autre exemple, encore plus global et planétaire1.

Concrètement cela signifie qu'il y a pour les utilisateurs intéressés par un tel bien une situation particulière doublement caractérisée 2 :

non-rivalité : la consommation du bien par un agent n'a aucun effet sur la quantité disponible de ce bien pour les autres individus, par exemple, le fait que je respire ne prive pas les autres d'air.

non-exclusion :
une fois que le bien public est produit, tout le monde peut en bénéficier.

Exemple: le fait qu'un automobiliste regarde un panneau de circulation n'empêche pas un autre de le faire.

Exemple d'exclusion : le prix demandé peut interdire l'accès à une plage privée, à des vacances ou à des produits alimentaires de base comme la viande, les produits frais, les loisirs, les soins. Ceux qui ne peuvent pas payer sont exclus.

2. Notion de patrimoine :

" D'abord synonyme de l'ensemble des biens de la famille, le patrimoine incarne aujourd'hui l'héritage commun d'une collectivité. Le succès populaire des journées du Patrimoine révèle l'engouement de notre société pour cette notion qui dépasse la simple image du " monument historique ". L'intérêt s'est largement porté depuis quelques années sur de nouveaux domaines, comme les patrimoines industriels, rural, ethnologique, qui concernent tant les traditions, les modes de vie que les arts populaires.

Le besoin actuel est plus profond qu'un simple intérêt historique pour les traces du passé. Il procède de cette nécessité essentielle de s'approprier le passé et le présent pour mieux concevoir l'avenir à travers un regard actif sur notre environnement artistique et culturel. "

3. Notion de biens communs

Le bien commun, en philosophie, correspond à un partage de ressources ou d'intérêts qui soudent les membres d'une communauté et participe à son existence.

Si une réflexion philosophique sur ce qui nous constitue en tant que communauté s'est amorcée dès Platon, le concept de bien commun est thématisé pour lui-même à partir de Thomas d'Aquin.

Ce concept s'avère plus ou moins transversal selon les auteurs, qui l'articulent à une réflexion sur l'ordre social, la notion de propriété ou la vie vertueuse.

lundi 24 mars 2014

Qu'est-ce que le copyleft ?

Qu'est-ce que le copyleft ?

Le copyleft est une méthode générale pour rendre libre un programme (ou toute autre œuvre) et obliger toutes les versions modifiées ou étendues de ce programme à être libres également.
La manière la plus simple de faire d'un programme un logiciel libre est de le mettre dans le domaine public, sans copyright.1 Cela autorise les gens à le partager si le cœur leur en dit, avec leurs améliorations éventuelles. Mais cela autorise aussi des personnes indélicates à en faire un logiciel privateur.2 Elles peuvent très bien y effectuer des changements, nombreux ou non, et distribuer le résultat en tant que logiciel privateur. Ceux qui recevront le programme dans sa forme modifiée n'auront pas la liberté que l'auteur original leur avait donnée ; l'intermédiaire l'aura fait disparaître.
Notre but, au projet GNU, est de donner à tous les utilisateurs la liberté de redistribuer et de modifier les logiciels GNU. Si des intermédiaires pouvaient dépouiller ces derniers de la liberté, nous aurions peut-être beaucoup d'utilisateurs, mais ils n'auraient aucune liberté. 
Alors, au lieu de mettre les logiciels GNU dans le domaine public, nous les mettons sous « copyleft » (appelé aussi « gauche d'auteur »). 
Le copyleft stipule que celui qui redistribue un logiciel, avec ou sans modification, doit aussi transmettre la liberté de le copier et de le modifier. Le copyleft garantit cette liberté à tous les utilisateurs.
Le copyleft fournit aussi un encouragement aux autres programmeurs pour qu'ils fassent augmenter le stock de logiciels libres. Des programmes importants comme le compilateur C++ de GNU n'existent que grâce à lui.
De plus, le copyleft aide les programmeurs qui veulent contribuer au logiciel libre par des améliorations à obtenir la permission de le faire. 
Ces programmeurs travaillent souvent pour des entreprises ou des universités qui feraient n'importe quoi pour gagner plus d'argent. Un programmeur pourrait vouloir faire profiter la communauté de ses modifications, mais son employeur pourrait vouloir transformer le travail en un produit privateur.
Quand nous expliquons à l'employeur qu'il est illégal de distribuer la version améliorée autrement que comme logiciel libre, celui-ci décide souvent de le distribuer librement plutôt que de le laisser tomber.
Pour mettre un logiciel sous copyleft, nous déclarons d'abord qu'il est sous copyright, ensuite nous ajoutons les conditions de distribution, qui sont un outil juridique donnant à chacun le droit d'utiliser, de modifier et de redistribuer le code du programme, ou tous les programmes qui en sont dérivés, mais seulement si les conditions de distribution demeurent inchangées. Ainsi, le code et ses libertés sont légalement indissociables.
Les développeurs de logiciels privateurs utilisent le copyright pour restreindre la liberté des utilisateurs ; nous utilisons le copyleft pour la garantir. C'est pourquoi nous avons inversé le nom en remplaçant « copyright » par « copyleft ».
Le copyleft est un moyen de se servir du copyright du programme. Cela ne signifie pas d'abandonner le copyright ; en réalité, faire cela rendrait le copyleft impossible. Le motleft dans « copyleft » n'est pas une référence au verbe to leave.3 C'est seulement une référence à la direction inverse de right.4
Le copyleft est un concept général, et vous ne pouvez pas utiliser un concept général directement ; vous pouvez seulement utiliser une mise en œuvre spécifique du concept. Les conditions de distribution spécifiques que nous utilisons au projet GNU sont contenues dans la licence publique générale GNU (disponible en HTML ainsi qu'en texte brut, et en Texinfo), appelée GNU GPL pour faire court. 
Il y a une foire aux questions qui la concerne, et vous pouvez aussi découvrir pourquoi la FSF obtient la cession des copyrights des contributeurs.
Une forme alternative de copyleft, la licence publique générale GNU Affero (AGPL, disponible en HTML ainsi qu'en texte brut et en Texinfo), s'applique aux programmes susceptibles d'être utilisés sur des serveurs. Elle garantit que les versions modifiées servant à implémenter des services mis à disposition du public seront publiées en tant que code source.
Un « copyleft de compromis », la licence publique générale GNU amoindrie (LGPL, disponible en HTML ainsi qu'en texte brut et en Texinfo), s'applique à quelques bibliothèques GNU, mais pas à toutes. Vous trouverez des explications sur la bonne manière d'utiliser la LGPL dans l'article Pourquoi vous ne devriez pas utiliser la LGPL pour votre prochaine bibliothèque.
La licence GNU de documentation libre (FDL, disponible en HTML ainsi qu'en texte brut et en Texinfo), est une forme de copyleft destinée aux manuels, livres et autres documents, qui assure à chacun la liberté effective de les copier et de les redistribuer, avec ou sans modification, de façon commerciale ou non.
La licence appropriée est incluse dans beaucoup de manuels et dans chaque distribution de code source GNU.
Toutes ces licences sont conçues de façon à pouvoir être appliquées à vos propres œuvres si vous en détenez le copyright. Vous n'aurez pas à modifier la licence pour le faire, mais devrez seulement joindre à votre œuvre une copie de la licence et ajouter aux fichiers source des avis qui se réfèrent correctement à la licence.
L'utilisation des mêmes conditions de distribution pour de nombreux programmes différents facilite la copie de code entre ces divers programmes. Quand ils ont tous les mêmes conditions de distribution, il n'y a pas de problème. 
La LGPL version 2 contient une clause qui vous autorise à modifier les conditions de distribution de la GPL ordinaire, ainsi vous pouvez copier du code dans un autre programme couvert par la GPL. 
La version 3 de la LGPL est construite comme une exception ajoutée à la GPL version 3, rendant la compatibilité automatique.
Si vous désirez mettre votre programme sous copyleft avec la GNU GPL ou la GNU LGPL, veuillez lire le mode d'emploi des licences GNU pour trouver des conseils. Veuillez noter que vous devez reproduire le texte intégral de la licence que vous avez choisie. C'est un tout, et les copies partielles ne sont pas autorisées.
Si vous désirez mettre votre manuel sous copyleft avec la GNU FDL, veuillez lire les instructions à la fin du texte de la FDL, ainsi que les conseils sur l'utilisation de la GNU FDL. Encore une fois, les copies partielles ne sont pas autorisées.
C'est une erreur juridique d'utiliser un C à l'envers dans un cercle à la place du symbole du copyright. Le copyleft est basé sur le droit du copyright, l'œuvre doit donc comporter un avis de copyright. Ce dernier nécessite, ou bien le symbole du copyright (un C dans un cercle), ou bien le mot « Copyright ».
Un C à l'envers dans un cercle n'a pas de signification juridique particulière et ne constitue donc pas un avis de copyright. Cela peut être amusant sur une couverture de livre, un poster ou autre chose de ce genre, mais faites attention à la manière dont vous le représentez sur une page web !

Notes de traduction

  1. L'équivalent français du copyright est le droit d'auteur, mais il en diffère de manière significative. En particulier, le droit d'auteur ne permet pas de mettre volontairement une œuvre dans le domaine public ; l'auteur gardera entre autres ses droits moraux, qui sont inaliénables. 
  2. Autre traduction de proprietary : propriétaire. 
  3. Left signifie « laissé », « abandonné » (participe passé de to leave), ou bien « (la) gauche ». 
Exemple de vidéo en Copyleft
     
    ¿ qui pourrait croire from antoine moreau on Vimeo.



Musique et Copyleft, ça coule de source.

Après avoir fouillé jusqu'à épuisement sa problématique spaciale, l'art contemporain "plastique" s'intéresse de près à un autre type d'espace, celui du son, dévolu ordinairement à la pratique musicale. Il est question alors d'espace sonore comme on parle de plage horaire. La forme acoustique est bien palpable, elle occupe l'espace.

Si l'art contemporain excède son propre champ en allant s'exercer dans de nombreux autres domaines comme celui de la musique, on observe qu'il excède aussi le droit d'auteur, non pas pour le nier, mais pour en reformuler justement les termes.

Ainsi le copyleft qui autorise la copie, la diffusion et la transformation des oeuvres.

S'il s'agit d'un jeu de mot utilisé par Richard Stallman, créateur du concept des logiciels libres et de la Free Software Foundation, pour désigner les logiciels créés sous la General Public Licence, le copyleft n'est pas pour autant le contraire du copyright. La GPL et autres licences libres protègent les auteurs de qui voudrait faire main basse sur leur création pour se l'approprier et empêcher qu'elle soit à nouveau copiable, diffusable et transformable librement.

La Licence Art Libre, une General Public Licence pour l'art.
Créée par le collectif "Copyleft Attitude", la Licence Art Libre étend l'esprit de la création des logiciels libres du projet GNU (dont les oeuvres les plus connues sont Linux, Gimp ou Emacs) au domaine de la création artistique.

Il s'agit là, dans le domaine de l'art, d'excéder le droit d'auteur classique, le copyright conventionnel pour autoriser la copie, la diffusion et la transformation des oeuvres d'art .
Créer sous copyleft avec la Licence Art Libre c'est renouer avec une économie propre à l'art et qui a depuis toujours permis la libre appropriation des oeuvres de l'esprit. Ce n'est qu'avec le triomphe de l'individualisme inconditionnel, à partir du rapport de Lakanal de janvier 1793, que cette tradition millénaire fut entravée.

Le "hors la loi" des régles de l'art.
La Licence Art Libre, rédigée avec l'aide des juristes Mélanie Clément-Fontaine et David Geraud, s'adresse à tous types de créations. Contrairement à d'autres licences libres, elle ne fait pas de distinction entre les différents genres de création. Pour les artistes à l'initiative de cette licence, avoir un outil juridique qui concerne la création contemporaine dans son ensemble est fondamental quand aujourd'hui la création est transversale, multi-médias et excède, là aussi, sa propre définition. 

La Licence Art Libre concerne la création artistique sans que même les qualités qui sont reconnues propres à l'art soient éxigées.
C'est à dire toutes formes de création à une époque qui voit les plasticiens faire de la musique, les musiciens faire des installations plastiques, les cinéastes procéder par cut-up littéraires et les écrivains découvrir l’interactivité avec les lecteurs.

Créer collectivement à la première personne du singulier.
L'avantage du copyleft et la nécessité d'utiliser une licence libre comme la Licence Art Libre se fait sentir de façon évidente dans le cas de création collective

On parle alors de "création commune" puisque le terme de "création collective" n'a pas la signification qu'on pourrait lui attribuer... En effet, juridiquement la "création collective" appartient uniquement à l'initiateur de l'oeuvre créée à plusieurs.

Sans cela et malgré les bonnes intentions qui traversent de nombreuses oeuvres d'art contemporain, la création qui se veut collective est en fait toujours régie par le régime du droit d'auteur classique. C'est à dire qu'elle appartient en propre à son initiateur et à lui seul. 

Où l'on voit que le discours qui entoure certaines oeuvres ne réussit pas à briser les conditions qui cadrent son existence. Le copyleft redéfinit un cadre juridique pour permettre réellement la création d'une oeuvre collective, qu'on appellera "oeuvre commune" pour des raisons de langage juridique.
Cette création commune n'annulant pas non plus toute échappée singulière. Ce qui appartient à tous, appartient à chacun et chacun peut créer pour son propre compte également. Ainsi, nous avons des arborescences de créations qui forment des noyaux à composantes multiples et des satellites dispersés et mouvants.

Une musique libre, bien entendu.

Comme le dit Ram Samudrala, musicien et chercheur en biotechnologies: "La musique est libre parce qu'on peut laisser ses amis l'écouter, la copier, la faire entendre à leurs amis, et ainsi de suite. Dans une acception plus radicale, la musique est totalement libre lorsqu'un autre musicien peut utiliser une création préexistante comme point de départ pour sa propre création. C'est alors que la musique libre devient très intéressante. Et sans cette liberté, la créativité humaine ne peut vraisemblablement pas développer toutes ses capacités."

Outre la Licence Art Libre, il existe d'autres licences libres dévoluent à la musique comme la free music licence ou la free music public licence ou encore la récente Open Audio Licence de l'Electronic Frontiere Foundation 

C'est là un mouvement mondial qui a le même potentiel culturel que celui des logiciels libres et qui gagne du terrain de jour en jour grâce à sa pertinance conceptuelle, à la qualités humaines de ses acteurs et à ses compétences techniques.


Copylefter ses oeuvres.

Pour les artistes qui veulent créer sous copyleft, la Licence Art Libre est simple d'emploi. Il suffit de mentionner :
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[Quelques lignes pour indiquer le nom de l'oeuvre et donner une idée éventuellement de ce que c'est.]

[Quelques lignes pour indiquer s'il y a lieu, une description de l'oeuvre modifiée et le nom de l'auteur.]

Copyright © [la date] [nom de l’auteur] (si c'est le cas, indiquez les noms des auteurs précédents)

Copyleft : cette oeuvre est libre, vous pouvez la redistribuer et/ou la modifier selon les termes de la Licence Art Libre.
 
Vous trouverez un exemplaire de cette Licence sur le site Copyleft Attitude http://www.artlibre.org ainsi que sur d'autres sites.



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