Source: Open (opensource.com)
Ouverture, partage, transparence, inclusion et autonomie font partie des maîtres-mots de l'Open-Week qui se déroule en Ile-de-France jusqu'au 11 avril. Une occasion rêvée pour revenir sur de multiples projets développés dans un état d'esprit et une culture libres et ouverts.
Ça coule de source
Les partisans du logiciel libre, Richard Stallman en tête, savent à quel point leur vision du monde est politique. "
Leur idéal se construit autour de trois valeurs", explique Sébastien Broca, auteur d'
Utopie du logiciel libre (Ed. Le Passager clandestin), "
l'autonomie dans le travail, conçue de manière horizontale et décentralisée, et comme un moyen de se réaliser en tant que personne ; la maîtrise et le contrôle des technologies, avec une approche de leur conception tout comme de leurs usages ; la circulation de l'information et le partage du savoir, de manière à rompre l’impérialisme intellectuel pour profiter à plein du potentiel d’Internet".
Motivés par le passage à l'action et l'expérimentation, les partisans de ces nouvelles façons de faire sont tout autant des activistes que des artistes, rebelles, constructeurs, bricoleurs,
makers ou hackers. Portés par le désir de donner vie aux utopies concrètes, ils agissent en réseau, collaborent et apprennent en permanence de leurs essais. Agiles, ils naviguent entre réel et virtuel, entrent et sortent des écrans en offrant à la fois de nouveaux outils de production et de diffusion et des champs d'expérimentation élargis.
Il est donc réjouissant de voir une région se positionner pour "promouvoir l’ouverture des savoirs et des données, la connaissance libre et la collaboration peer-to-peer dans la création et la gestion de biens communs", tel que l'a affirmé le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, lors du lancement de l'Open Week.
La région Ile-de-France souhaite aussi rendre les 400 jeux de données publiques de son portail d'Open Data plus lisibles et accessibles, et donc plus utilisables. La dépense régionale va désormais être suivie en temps réel, et 100 000 images en haute définition issues des archives du patrimoine vont être passées en licence ouverte. La région va également insister sur l'usage de la
licence Creative Commons, appliquée non seulement à son site, mais aussi dans les marchés publics d’achat.
En attendant, voici d'autres exemples de projets open-source dont on est libre de s'inspirer...
L'habitat et le village en kit
Imaginée par
Alastair Parvin,
Wikihouse est proposée en un kit téléchargeable gratuitement, dans lequel on trouve un mode d'emploi pour réaliser les différents composants et les indications pour les assembler. La communauté cherche actuellement de l'argent via une levée de fonds participative pour assurer le développement de sa mission.
Domeorama propose aussi de nombreuses ressources pour réaliser un dôme maison, le tout étant largement nourri par une communauté de fans de ce type de construction.
Pour équiper votre domicile, il est également possible de trouver des meubles en téléchargement libre, sur
Open Desk,
Sketchair ou
Filson and Rohrbacher par exemple, avec l'ambition de donner à ceux qui le souhaitent la capacité de fabriquer eux-mêmes et localement des meubles de designers.
Sur
Open Source Ecology, Marcin Jakubowski élabore et met à disposition depuis 2003 un "kit de construction du village mondial", dont il teste la faisabilité de son fief du Missouri. De quoi élaborer à partir des ressources locales les outils nécessaires à la (sur)vie d'un village.
Les bateaux et la plongée open source
Avec OpenRov et Protei, vous voilà plongé(e) dans un autre rapport à la mer et aux océans. Les communautés réunies autour de ces deux projets proposent de découvrir et de protéger ces vastes étendues d'eau en développant de quoi les explorer plus facilement, avec une approche à la fois ludique et pédagogique.
Le fait de fonctionner de manière ouverte a permis à ces deux projets d'innover plus rapidement dans leurs vocations initiales (le nettoyage des eaux polluées par une marée noire pour Protei).
Plus terre à terre, c'est une initiative comme Wikispeed qui vous plaira. Cette voiture de course imaginée selon les préceptes de l'
open source ne consomme que deux litres aux cent kilomètres. Son processus de fabrication est aussi testé pour proposer, plus largement, des solutions rapides aux questions qui relèvent du bien social.
Des sciences participatives et ouvertes
De quoi poser la question de la recherche et des sciences qui fonctionnent sur un mode ouvert, comme en témoigne le projet de Thomas Landrain,
La Paillasse, un laboratoire communautaire pour les biotechnologies citoyennes. Ouvert à tous, ce laboratoire entend "
explorer des approches très ouvertes, diverses et possiblement opposées en biologie" et développe des projets autour du DIYbio.
Hack Your Phd est une communauté créée en janvier 2013 par Célya Gruson-Daniel et Guillaume Dumas afin d’"
amener plus de collaboration, de transparence, et d’ouverture dans les pratiques de recherche actuelles".
La consom'action accessible à tous
Notre alimentation aussi est concernée par les innovations open source. En France,
Open Food Facts entend rassembler l'ensemble des informations qui concernent notre alimentation pour aider le consommateur à effectuer des choix plus sains pour sa santé. L'équipe fondatrice vient d'ailleurs de lancer une autre initiative,
What's in my Yogurt afin de cibler son approche sur ces produits laitiers que certains d'entre nous ingèrent au quotidien.
Aux Etats-Unis, FarmBot est en train de s'organiser pour développer un outil agricole permettant à chacun de retrouver son autonomie alimentaire, pendant que
Beehive tente de diffuser un modèle de ruche élaboré afin que chacun puisse participer à la survie des abeilles.
Alors, tenté(e) par une approche ouverte et libre de votre quotidien ? Pensez-vous que cela pourrait être viable ?
Anne-Sophie Novel / @SoAnn sur twitter
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